125 ans du foot troyen : Red Star/ASTS il y a 65 ans
Histoire31 mars 2025
31 mars 2025
C’est l’un des matchs les plus importants de l’histoire du football troyen, retransmis en direct sur presque toutes les radios de l’époque. Le dimanche 29 mai 1960, un match décisif se déroule en région Parisienne entre deux équipes, lors de la dernière journée de la 2e Division. L’enjeu : la montée en Première Division. L’équipe victorieuse obtiendra cette montée, mais en cas de match nul, c’est l’ASTS (Association Sportive Troyes Sainte-Savine) qui accédera au plus haut niveau du football français.
Un recrutement de joueurs expérimentés et des jeunes
L’ASTS a déjà vécu une expérience en Première Division pendant deux saisons, de 1954 à 1956, mais depuis, son unique objectif est de retrouver ce niveau. Cependant, elle ne perd pas de vue ses priorités. La principale préoccupation de ses dirigeants, à commencer par Marcel Vitoux, le président du club, est d’équilibrer les finances du club. En 1959, l’entraîneur Roger Courtois peut compter sur l’arrivée d’Ernst Stojaspal, l’international autrichien réputé comme l’un des meilleurs joueurs européens, ainsi que sur ses joueurs clés, tels que les Versini, Thuane, Jacques Diébold, et Baden, sans oublier une nouvelle génération de talents, avec les Artélésa, Raymond Lipiec, Fautré, Davério, Méresse, Lesaint, Cavarec et Mourier.
Versini le sauveur de la 1re mi-temps
Lorsque Maurice Guigue, le meilleur arbitre français (qui a officié lors de la finale de la Coupe du Monde 1958 entre le Brésil et la Suède), donne le coup d’envoi, le stade de Paris est comble. Parmi les spectateurs, de nombreux supporters aubois ont fait le déplacement. Dès le début du match, l’équipe troyenne adopte une approche prudente. Roger Courtois a mis en place une stratégie visant à contenir les joueurs de l’adversaire et à exploiter les moindres opportunités de contre-attaque. Les premières minutes de la rencontre sont particulièrement intenses pour l’équipe troyenne, et il est donc logique que le gardien de l’ASTS, Bernard Versini, se retrouve être l’un des joueurs les plus sollicités. Si le score reste nul à la mi-temps, c’est en grande partie grâce à ses interventions décisives.
A quatre minutes de la fin
Dès la reprise, Versini est rapidement plongé dans l’action. À l’heure de jeu, le score reste toujours de 0-0, et les Troyens résistent, maintenant ainsi leur espoir de montée. Le Red Star, de son côté, ne baisse pas les bras et continue de pousser. À la 69e minute, l’ASTS concède un nouveau corner, et cette fois, Bruat ouvre le score en reprenant le ballon de la tête. Les Troyens sont affectés par ce but, mais ils réagissent rapidement. Désormais, ils n’ont plus le choix et doivent absolument marquer. Ils se lancent à l’attaque, tandis que le Red Star se défend avec détermination.
Il reste quatre minutes à jouer. À la 86e minute, l’ASTS lance une nouvelle offensive. Le ballon arrive sur l’avant-centre Keller, qui frappe puissamment du pied droit. Sa tentative, sèche et tendue, se loge dans le but de Nagy. Troyes égalise et ouvre ainsi la porte de la Première Division. Un silence de stupeur envahit le stade, tandis que seuls les supporters troyens se font entendre. Les joueurs du Red Star tentent une dernière réaction, notamment sur un corner que dégage Artélésa, et c’est la fin du match. Les joueurs de Courtois explosent de joie. Ils viennent de réaliser un véritable exploit et décrochent leur billet pour la D1.
RED STAR / ASTS : 1-1
38e journée de 2e Division – Saint-Ouen – Stade de Paris
16 517 spectateurs – 61 725 nouveaux francs de recette
Buts : Bruat (69’) pour le Red Star, Keller (86’) pour l’ASTS.
Red Star : Nagy, Nungesser, Davion, Allart, Bruat, Loubière, Bourbotte, Penverne, Fouillen, Maouche, Bliard. Entraîneur : André Simonyi.
ASTS : Versini, Thuane, Artélésa, Jacques Diébold, Fautré, Raymond Lipiec, Curyl, Baden, Keller, Stojaspal, Galcéran. Entraîneur : Roger Courtois.