Entretien avec Nicolas Munda, un « romantique du football »

Arrivé il y a plusieurs mois pour prendre en main les U19 Nationaux, Nicolas Munda est un homme simple, qui a le football dans les veines. On l’a rencontré avant l’entrée en lice de nos Troyens en Coupe Gambardella.

Pour ceux qui ne te connaissent pas, qui es-tu, Nico Munda ?

« Je viens de Haute-Savoie et du foot d’en bas ! Je suis devenu éducateur pour rendre à mon club ce qu’il m’avait donné et pour accompagner mon frère, alors que j’avais 19 ans. De fil en aiguille, à force de passer des diplômes, j’ai intégré le district de Haute-Savoie puis la Ligue Rhône-Alpes. J’étais sur les sélections de ligue et j’ai rencontré du monde, ce qui m’a amené à l’Olympique Lyonnais, où je suis resté douze ans. Quelque chose que je n’avais pas du tout prévu. Mais c’est un peu mon histoire ! »  

Peux-tu revenir sur les coulisses de ton arrivée à Troyes ?

« J’ai vécu une dernière année à Lyon qui a été difficile. Je me suis posé des questions sur mon avenir et le fait de rester dans le foot. Malgré tout, je savais que mon diplôme pouvait m’ouvrir des portes et nous étions prêts, avec ma famille, à déménager. Je suis donc resté ouvert aux opportunités. J’ai été contacté par l’ESTAC, passé un entretien qui s’est bien déroulé, le processus s’est accéléré et j’ai été recruté. »

Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre le projet de l’ESTAC ?

« Quand j’ai préparé mon entretien, deux éléments m’ont particulièrement intéressé. Des personnes qui connaissaient le contexte troyen m’ont vendu le club comme étant assez familial, ce qui correspond bien à mes valeurs. Puis la deuxième chose, c’est l’ambition méthodologique du projet avec le « jeu City ». »

Comment s’est passée ton intégration ?

« Lorsque j’ai été nommé, le staff n’était pas encore complet. Mais j’avais déjà échangé avec Steve (Poveda), dont je savais qu’il serait mon adjoint. Puis Vincent (Martinez, préparateur physique) est entré dans la boucle. J’ai vite senti qu’il s’agissait de personnes saines. J’ai rencontré Wil (Rastoll, entraîneur des gardiens) le jour de la reprise. Mon objectif était d’être moi-même, je n’ai pas cherché à jouer un rôle. Les premiers jours avec les joueurs se sont bien passés, on a installé un cadre. Je souhaitais surtout montrer aux gars, le staff notamment, que j’étais un mec normal qui voulait juste vivre de sa passion et la transmettre. En leur faisant comprendre aussi qu’ils auraient un rôle très important. Après quelques semaines d’adaptation, je pense que l’on constitue aujourd’hui un staff uni à 100%. On peut partir à la guerre ensemble. »

Ton équipe entre en lice ce week-end en Coupe Gambardella, en déplacement au Paris FC (ce dimanche 15 décembre, à 14h30). Comment abordes-tu cette compétition que tu vas disputer pour la première fois ?

« Je l’aborde avec de l’excitation et beaucoup de stabilité. Il y a une certaine pression liée à cette compétition mais notre rôle, avec le staff, est de mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour qu’ils performent. Je suis excité mais ça reste un match de foot que l’on va gérer comme celui de la semaine dernière ou celui de la semaine d’après. »

Était-ce pour toi un vrai challenge d’arriver dans un club avec un projet de jeu bien particulier à mettre en place ?

« Oui mais j’adore apprendre. Pendant quelques semaines, je dois avouer que j’étais un peu dans le brouillard. L’exigence demandée au quotidien par les membres du club m’a poussée et je suis heureux de dire aujourd’hui que je sais où on veut arriver, c’est clair dans ma tête. Steve avait déjà l’habitude du projet et il a su me guider de manière légère et fluide. On y est arrivés petit à petit. Désormais, on travaille surtout la précision et les détails du projet. On axe beaucoup sur l’attitude également et j’aime l’état d’esprit du groupe. »

Malgré ce projet, l’entraîneur doit être capable d’apporter sa propre touche. C’est quoi, la patte Munda ?

« Pour l’anecdote, il y a plusieurs années, on avait atteint avec mon club le huitième de tour de Coupe de France et l’on affrontait l’ETG. Je faisais partie des joueurs emblématiques du club. La presse avait fait un article sur moi et avait utilisé le terme « Munda, le buteur romantique ». A l’époque, en tant que joueur ou coach, on me reprochait cela, mon côté trop romantique. Mais j’assume, j’aime ce qui est beau, ce qui passionne, ce qui procure des émotions. Autre anecdote, lorsque les autres équipes analysent nos sorties de balle, elles disent qu’on est des « malades ». C’est typiquement ce qui me plaît. Les joueurs ont adhéré à ça et peuvent être fiers de jouer de la sorte. Je suis pour un foot qui donne envie aux supporters de venir au stade et de regarder nos matchs car ça reste un spectacle. »

As-tu des inspirations dans le métier d’entraîneur ?

« Pas spécialement, mais je me rapprocherais davantage d’Ancelotti que de Guardiola. Dans la capacité à manager, à créer un contexte où l’on optimise les qualités des joueurs. Je comprends des choses tactiquement évidemment, mais je pense que ma qualité première est le management. »

Après plusieurs mois, quel est ton avis sur le club et sa façon de fonctionner ?

« Tout est mis en place au quotidien pour faire avancer les joueurs. J’aime bien le cadre mis en place et l’exigence sur la méthodologie. On est dans un environnement propice à l’apprentissage, où l’on cherche à développer les joueurs. Ça répond complètement à mes attentes. Je sortais d’une année assez difficile et depuis que je suis arrivé, j’ai la sensation que les planètes sont alignées tant sur le plan personnel que professionnel. »

Pour conclure sur un plan plus personnel justement, comment te sens-tu à Troyes ?

« La ville me correspond bien. Ma famille se sent très bien ici, on a des relations saines et tranquilles avec les gens. Mes enfants sont enchantés, on est dans un site où toutes les activités sportives sont possibles pour toute la famille, ce qui nous permet de tout faire à vélo… Cela répond à ce que nous cherchions, ma famille et moi. »

As-tu des passions en dehors du football ? Comment occupes-tu ton temps libre ?

« J’ai toujours fait beaucoup de sports différents. En Haute-Savoie, on a le lac, les montagnes… C’est un cadre propice pour faire plein d’activités. J’ai fait beaucoup de tennis, de volley, du foot évidemment… Aujourd’hui, je fais du badminton. L’été, j’aime aussi aller surfer avec mes enfants. J’ai toujours baigné dans un contexte sportif assez multiculturel. Puis mon autre passion, c’est ma famille ! J’ai une femme et trois enfants et ce qui est top à Troyes, c’est que je suis proche de chez moi et que je peux donc profiter d’eux au maximum. »

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