Entretien avec Romain Lacombe (entraîneur U17 Nationaux)

Entretien avec Romain Lacombe (entraîneur U17 Nationaux)

Romain Lacombe est arrivé à l’Estac cet été, pour prendre en charge les U17 nationaux. Il est revenu avec nous sur son parcours, son arrivée à Troyes, ses convictions, son début de saison et ses objectifs. 

 

Romain, peux-tu revenir sur ton parcours en tant qu’entraîneur ?

 

« J’ai démarré au Stade Rennais, où j’ai eu en charge les U13, puis les U15. Après un désaccord avec le club, je suis retourné un an dans le monde amateur, avant de partir pour le Maroc, à l’académie Mohammed VI. Une expérience très enrichissante de cinq ans, avec Nasser Larguet, où j’ai travaillé avec des U15 et des U17. Puis je suis revenu en France, à la fois pour me rapprocher de ma famille, et pour pouvoir passer mes diplômes. J’ai fait une année au Stade de Reims, mais je n’étais pas satisfait. J’ai alors rejoint les Girondins de Bordeaux pendant cinq ans mais avec la descente du club en Ligue 2, notre collaboration a pris fin. J’étais sans contrat l’an passé, et je me retrouve aujourd’hui à Troyes. » 

 

Qu’est-ce qui t’a convaincu de rejoindre le club ?

 

« D’une part, le projet du City Group m’intéresse énormément. D’autre part, j’avais vraiment envie de travailler avec Erick (Mombaerts), une personne très compétente, avec de l’expérience, et de qui je n’ai eu que des bons retours. Mon père avait déjà travaillé avec lui à Cannes également. Je n’ai pas hésité à rejoindre l’aventure troyenne. »



 

Est-ce un challenge pour toi de venir dans un club avec l’obligation de mettre en place un style de jeu précis, auquel tu dois t’adapter ? 

 

« Oui et non. A Bordeaux déjà, mon projet de jeu ressemblait sur certains aspects à ce que demande le City Game. J’aimais faire rentrer mes latéraux dans le cœur du jeu, et repartir proprement de derrière. Donc ça ne m’a pas chamboulé, ça me permet de voir et d’apprendre autre chose. C’est une super expérience. »

 

Malgré le City Game, tu dois avoir aussi tes propres convictions. C’est quoi la « patte Romain Lacombe » ? 

 

En effet, j’essaie d’apporter ma propre patte tout en restant dans le projet du City Game.

J’ai une forte conviction par rapport aux ailiers : aujourd’hui, beaucoup de joueurs préfèrent jouer « faux pied », pour rentrer sur leur bon pied et frapper. Mais je suis convaincu que les centres sont une vraie force dans le football, et que mettre les joueurs du côté de leur pied fort permet d’avoir des centres de qualité et plusieurs occasions de but. On a d’ailleurs déjà marqué plusieurs buts à l’issue de centres cette saison. J’aime également insister sur le positionnement et l’orientation du corps, mais ce sont des notions déjà incorporées dans le City Game. »

 

De nombreux entraîneurs disent trouver de l’inspiration chez certains autres. Est-ce également ton cas ?

 

« Bien sûr, on ne fait que s’inspirer ! Aujourd’hui, Pep Guardiola et Roberto de Zerbi créent des nouvelles façons de jouer. Mais selon moi, le plus important c’est de faire évoluer son équipe en fonction de la qualité des joueurs de l’effectif. Il faut être lucide, tout le monde ne peut pas jouer comme le Manchester City actuel ou le grand Barça de l’époque. Je ne suis donc pas fermé dans un style de jeu, mais j’essaie de l’adapter en fonction de mes joueurs. »



 

Cela fait désormais plusieurs semaines que tu es à Troyes. Comment tu t’y sens ? 

 

« Ma femme et mon fils m’ont désormais rejoint. Troyes est une très belle ville. J’ai toujours eu une bonne image de Troyes et de l’Estac, notamment au niveau de la formation des jeunes joueurs. Je me sens bien avec mon groupe, les joueurs adhèrent au projet de jeu et à mon discours, donc je suis satisfait. Mais il ne faut pas les lâcher, et rester derrière eux. »

 

Justement, le début de saison sur le plan sportif est plutôt satisfaisant. Quelle est ton analyse ?

 

« Je dirais que c’est bien mieux depuis trois matchs. Les joueurs comprennent de mieux en mieux l’importance des efforts défensifs, et de presser haut. Ça se ressent donc dans les résultats. C’est aussi car on a enfin pu aborder tous les thèmes du projet de jeu, et ça prend du temps ! »



 

Pour finir, quels sont tes objectifs pour cette saison, et après ? 

 

« Faire progresser les garçons le plus possible, pour qu’ils soient prêts à répondre aux exigences du niveau supérieur, notamment pour les « deuxième année » qui vont rejoindre les U19. 

On échange beaucoup avec Stéphane (François, entraîneur des U19 nationaux). On a notamment mis en place une séance commune avec des entraînements spécifiques par poste, pour que tous les joueurs bénéficient du même discours et du même apprentissage. 

Puis si on mérite d’être en haut du classement, on y sera, grâce au travail. Il n’y a pas de chance dans le football, il n’y a que le travail qui paye. Si on travaille bien, les résultats suivront. »

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